
"La qualité de l’enseignement du FLE est un levier important de recrutement d’élèves étrangers."
Quelles sont les singularités du Département de FLE EPF-ESTP ?
Notre centre de FLE jouit de la reconnaissance fidèle d’une clientèle d’établissements scientifiques de l’enseignement supérieur – écoles ou universités parmi les plus renommées à l’international. Notre compétence dans l’enseignement du FLE est appréciée notamment pour la prise en compte spécifique des élèves ingénieurs non-francophones dans l’ensemble de leurs problématiques.
Grâce au partenariat associant l’EPF-Paris-Cachan et l’ESTP-Paris*, nos élèves et notre équipe pédagogique et administrative bénéficient des avantages des deux campus. Les élèves se voient proposer un enseignement dispensé par des enseignants de FLE qui collaborent avec des enseignants de disciplines scientifiques de sorte que nous dispensons des cours de FLE "colorés" de problématiques et thématiques scientifiques.
Nous apprenons aux élèves à s’intégrer et nous les accompagnons dans leur recherche de stage ou la rédaction de leurs travaux de fin d’étude.
Pourriez-vous nous décrire plus spécifiquement les publics accueillis au Département de FLE EPF-ESTP et votre offre de cours de FLE ?
Le public accueilli est essentiellement constitué de futurs élèves ingénieurs couvrant divers secteurs (ESTP : bâtiment, travaux publics, architecture, urbanisme, topographie, génie mécanique, électrique et efficacité énergétique ; EPF : formation généraliste, aéronautique et espace, structures et matériaux, numérique, engineering et management, ingénierie et santé, énergie et environnement, data engineering, ingénierie et architecture durable). Mais nous accueillons également des élèves venant d'autres grandes écoles et réseaux partenaires (N+i, Polytechnique, ENSTA, IOGS, École des Ponts ParisTech, ENSAE, HMünich, Agro Paris Tech, Telecom ParisTech, l’ENSIIE, l’EIVP, l’ENSAE, Chimie ParisTech).
En termes de mobilité, combien d’étudiants étrangers recevez-vous chaque année au sein du Département de FLE ? Combien d’entre eux suivent des cours de FLE ?
Depuis 2017, nous avons accueilli environ 1900 élèves dans nos cours, tous programmes confondus. En 2018/19, 405 élèves ont participé à nos cours, 310 en 2019/20 et 254 en 2020/21.
Le Département FLE de l’EPF-ESTP a été labellisé pour 4 ans en novembre 2021. Qu’est-ce qui vous a motivé à entrer dans cette démarche de renouvellement ?
Le chantier 2022-24 cible notamment l’ouverture de nos formations aux publics de cadres expatriés étrangers en entreprise. Cette labellisation 15 étoiles nous servira activement dans la réalisation de cet objectif sachant que les entreprises recherchent une garantie en compétences professionnelles.
Nous savons que cette démarche de renouvellement permet de souder toutes les parties prenantes des deux écoles autour d’un projet vertueux. Sans élan et fédération d’efforts, rien n’est possible ! Nous étions conscients que cela permettrait de mieux faire connaître les réalisations du département de FLE auprès des autres départements à portée scientifique ainsi qu’auprès des directions générales. L’accès à de nouveaux moyens logistiques, humains et financiers nous permettra de développer ce département au fil des années.
Avez-vous rencontré des difficultés pour constituer votre dossier de candidature ?
Nous n’avons pas rencontré de difficultés particulières pour le dossier de candidature. Nous avons été accompagnés par FEI sur une période de 6 mois. Grande qualité d’écoute, disponibilité, professionnalisme et réactivité sont les mots qui resteront attachés à cette période qui nous a conduits de la constitution du dossier de candidature jusqu’à l’audit.
Quels sont les principaux bénéfices en interne de cette labellisation ?
Nous sommes animés par une volonté constante d’amélioration au sein du département. La difficile période que nous avons traversée (crise sanitaire) nous a fait prendre conscience du chemin parcouru : nous avons été amenés à nous dépasser, à innover, à questionner nos pratiques et à les diversifier, à nous former en un temps record. La reconnaissance externe et objective de tous ces efforts a eu un effet psychologique notable pour l'équipe.
Ce renouvellement du label Qualité FLE nous a permis également de prendre conscience de l’effort nécessaire de formalisation de nos méthodes en constante évolution.
En quoi le label est-il un atout pour accompagner vos projets de développement à l’international ?
L’engagement dans la démarche qualité est permanent au sein de nos deux établissements de tutelle (EPF et ESTP). Nous sommes soucieux de donner à nouveau des preuves de cet engagement à notre public ; nous souhaitons faire connaître en interne autant qu’en externe cette reconnaissance officielle de l’État français afin de pouvoir nous positionner au mieux via les organismes diplomatiques, les réseaux nationaux et internationaux, etc.
Les directions internationales peuvent ainsi donner aux élèves et aux établissements partenaires une attestation fiable, un "gage" de qualité qui soutient une démarche efficace vers une clientèle nouvelle. La qualité de l’enseignement du FLE est en effet un levier important de recrutement d’élèves étrangers.
Quelles recommandations feriez-vous aux centres de langue des écoles d’ingénieurs françaises qui souhaitent s’engager dans une démarche qualité et in fine obtenir le label Qualité FLE ?
La phase d’autoévaluation est importante et la dimension réflexive et procédurale est vertueuse. Il faut "se rendre à l’évidence que rien n’est évident" dans les processus d’une organisation, qui plus est de deux écoles dans notre cas. La démarche qualité s’inscrit dans la durée ; cela demande un véritable engagement en temps et en persévérance.
Magali BOUTIOT
Responsable du Département de Français Langue Étrangère EPF-ESTP
Delphine MOREY
Coordinatrice pédagogique du Département de Français Langue Étrangère EPF-ESTP
"Située au nord de Paris, notre université se déploie sur cinq campus et accueille 25 000 étudiants par an."
Quelles sont les singularités de l’Espace Langues de l’Université Sorbonne Paris Nord ?
Située au nord de Paris, dans un écosystème des plus dynamiques, notre université se déploie sur cinq campus et accueille 25 000 étudiants par an. Elle constitue un pôle majeur d’enseignement pluridisciplinaire et de recherche, mettant en résonance la formation, la recherche et l’international avec une exigence d’excellence tout en impulsant une forte dynamique visant à renforcer les partenariats avec le monde économique. Elle a vocation à devenir incontournable dans le paysage universitaire francilien, national et international dans les années à venir.
L’Espace Langues, quant à lui, est situé sur le campus de Villetaneuse. Nous y proposons des formations en FLE, sous forme de stages intensifs, cours semestriels et DU Passerelle étudiants en exil, ainsi que des cours dans huit autres langues. Nous sommes aussi centre de certifications DELF-DALF. Notre spécificité réside sans nul doute dans la qualité de l’accompagnement global réservé aux étudiants internationaux, fruit d’une collaboration très étroite de l’Espace Langues avec le service des relations internationales, la Maison Des Étudiants, le service culturel, la bibliothèque universitaire ou encore le DAPS (Département d’Activités Physiques et Sportives).
Pourriez-vous nous décrire plus spécifiquement les publics accueillis à l’Espace Langues et votre offre de cours de FLE ?
Nous accueillons quatre grands types de public : des étudiants internationaux en mobilité encadrée, des étudiants internationaux en mobilité individuelle (hors programme d’échange), des étudiants en exil, des étudiants en exil qui souhaitent entamer ou reprendre une formation dans l’enseignement supérieur et des personnes extérieures à l’université qui ont besoin de progresser dans leur maîtrise de la langue française. Parmi nos étudiants en programmes d’échange, nous avons la chance d’accueillir des étudiants inscrits en Master Erasmus Mundus EPOG+.
Chaque semestre débute par un stage intensif de FLE, complété par des activités d’intégration. Durant le semestre, les apprenants se répartissent dans des cours de niveau A1 au niveau C1 et ont l’opportunité de passer le DELF ou le DALF s’ils le souhaitent. Les étudiants en exil sélectionnés intègrent un dispositif spécifique nommé DU Passerelle (habilité par le MESRI) qui les forme en un an au niveau B1. Cette formation est soutenue par l’AUF, la Mairie de Paris, la Fondation Robert de Sorbon ainsi que la DRIEETS Ile-de-France et notre université fait partie du réseau MEnS (Migrants de l’Enseignement Supérieur).
En termes de mobilité, combien d’étudiants étrangers recevez-vous chaque année au sein de l’Université Sorbonne Paris Nord ? Combien d’entre eux suivent des cours de FLE ?
Hors crise sanitaire, nous accueillons environ 5000 étudiants étrangers qui pour beaucoup sont francophones. Ceci explique que nous formions dans nos cours de FLE entre 150 et 200 apprenants.
L’Espace Langues a été labellisé pour 4 ans en décembre dernier. Qu’est-ce que qui vous a motivé à entrer dans cette démarche ?
La démarche initiée en 2017 avait été suspendue. Lors du changement de direction, il m’a semblé important de relancer le processus, avant tout pour améliorer la qualité du service en bénéficiant du cadre proposé par le label.
Avez-vous rencontré des difficultés pour constituer votre dossier de candidature ?
Il a été dans un premier temps difficile de se repérer dans le foisonnement des items présentés dans les cinq domaines (heureusement, j’ai pu compter sur l’accompagnement optimal de FEI tout au long de la préparation). Ensuite, il a fallu déployer beaucoup d’énergie pour récupérer les documents nécessaires auprès des interlocuteurs concernés et organiser le plan de mission qui a mobilisé de nombreux intervenants.
Quels sont les principaux bénéfices en interne de cette labellisation ?
Cette labellisation a, sans conteste, donné une meilleure visibilité à notre service et à nos actions auprès de nos collègues des différents services et de la Présidence de notre université.
En quoi le label est-il un atout pour accompagner vos projets de développement à l’international ?
Le label Qualité FLE valorise l’offre proposée aux étudiants internationaux au sein de notre université. En ce sens, celle-ci constitue un atout majeur dans le cadre de futures alliances avec des universités européennes ou extra-européennes.
Quelles recommandations feriez-vous aux centres de langue des universités françaises qui souhaitent s’engager dans une démarche qualité et in fine, obtenir le label Qualité FLE ?
Dans un premier temps, il est important de comprendre ce qui est attendu pour établir un diagnostic des points à améliorer, sans minimiser ce qui fonctionne déjà bien. C’est un processus qui demande du temps et qui demande l’adhésion des collègues. Il est donc important de communiquer sur cette démarche dès qu’elle est initiée.
Sylvie BARRIER
Directrice d'Espace Langues - Université Sorbonne Paris Nord
"Ce que je trouve le plus surprenant en cours, c'est lorsque des étudiants inventent des mots ou expressions qui auraient toute leur place dans notre langue !"
Suite au premier confinement où nous avons enseigné en ligne, nous avons rouvert nos classes en présentiel et les étudiants sont très contents (et nous aussi) de nous retrouver dans nos locaux. La mobilité internationale reprend progressivement et nous accueillons à nouveau des étudiants du monde entier.
En ce qui concerne le métier de professeur de FLE au CILFA, ce que j'aime le plus, c'est le mélange des cultures et le partage de la culture française et locale des Alpes. Nous recevons chaque année des étudiants de plus de 50 nationalités différentes à Annecy et les échanges interculturels sont très riches en classe comme à l'extérieur car nous organisons de nombreuses activités en dehors de l'école.
J'emmène par exemple chaque été un groupe d'étudiants à la découverte de la région à vélo pendant 4 jours avec des visites de villes, des dégustations de vins (avec rencontre de producteur), de fromages, des repas au restaurant. Ce voyage s'appelle la CilfaCyclette et près d'une centaine d'étudiants y ont déjà participé.
Ce que je trouve le plus surprenant en cours, c'est lorsque des étudiants inventent des mots ou expressions qui auraient toute leur place dans notre langue ! J'ai par exemple eu le mois d'"octembre", "à bientard" ou un impératif à la forme de "je" très pertinent pour quelqu'un qui est en retard : "dépêche-moi !"
Frédéric, CILFA d'Annecy
"La créativité des étudiants me surprendra toujours !"
J'enseigne à l'école France Langue depuis plus de douze ans, une expérience qui m'a permis de rencontrer des personnes fascinantes et de vivre ainsi des moments inoubliables. Parmi ceux-là, je retiendrais toutes les situations où je peux sentir que les étudiants ne sont plus seulement en classe, mais qu'ils éprouvent un réel plaisir, une curiosité et surtout la joie de partager un instant avec les autres.
Je travaille très régulièrement avec des étudiants scandinaves, souvent discrets au premier abord, et j'apprécie d'autant plus ces situations où ils sortent de leur réserve. Lors d'un semestre avec un groupe, nous avons lu un petit roman policier (niveau A2). Pour finir ces séances, je leur ai proposé de se photographier en jouant une scène de crime qui aurait eu lieu dans l'école. À partir de ces photos, les autres groupes devaient imaginer l'histoire pour créer à leur tour le canevas d'un polar.
L'imagination, l'esprit d'équipe, la joie de présenter son travail, l'envie de surprendre les autres : toute cette créativité a fait sortir le meilleur de la classe, bien au-delà de mes attentes, et c'est cette alchimie qui me donne la joie d'enseigner le FLE. Voir les progrès de nos étudiants est certes gratifiant, mais le plus passionnant pour moi est d'assister à leur évolution au cours de leur séjour en France, de les voir s'épanouir, en quelque sorte.
Marion, France Langue Nice
Trouver un souvenir est difficile tant il y a eu des moments magiques avec les élèves. Chaque groupe, chaque niveau, est si différent. Mais il y a une chose qui me marque à chaque nouveau groupe, c’est l’esprit de cohésion et l’entraide des étudiants. Chacun selon sa spécialité aide l’autre pour la grammaire, les expressions écrites. Je n’ai même pas besoin d’intervenir qu’ils le font d’eux-mêmes. Parfois, je me sens un petit peu "seule". C’est toujours très agréable de les voir devenir de plus en plus autonomes.
C’est cette ambiance de classe "familiale" qui rend ce métier fantastique.
Il y a un vrai lien qui se crée entre eux, un étudiant m’a dit un jour que la classe c’était "comme une petite famille".
Le revers de la médaille, c’est que les adieux des étudiants sont parfois un peu tristes pour eux. Travailler dans une telle atmosphère est un privilège et un vrai plaisir.
Karine, France Langue Paris
Il me serait difficile de raconter mon meilleur souvenir, tant les souvenirs agréables sont nombreux. Je pourrais évoquer toutes les fois où des étudiants m’ont remerciée de les avoir aidés - que ce soit à réussir un DELF ou à intégrer une université par exemple, ou encore simplement parce qu’un cours a correspondu à leurs attentes. Ce que je retiens surtout de cette expérience professionnelle, c’est l’enrichissement mutuel qu’apportent nos échanges. En effet, si l’étudiant est un apprenant avec des attentes, l’enseignant apprend tout autant de son public : la langue, la dimension interculturelle sont des domaines variés qui constituent véritablement une découverte.
Eliette, DéFLE-Lorraine
"L'enseignement du FLE est une aventure humaine particulièrement stimulante !"
Je m’appelle Valérie, je suis enseignante de FLE depuis 1998 dans différentes institutions en France et dans différents pays. Depuis 2001, je travaille à l’ILCF comme enseignante et désormais comme directrice-adjointe. Titulaire d’un doctorat en sciences de l’éducation, j’enseigne également la didactique en licence de Lettres et en master MEEF (Métier de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) à l’UCLy. Par ailleurs, je suis auditrice pour le label Qualité FLE et formatrice habilitée pour la formation d’examinateurs DELF-DALF, ainsi que membre du secteur langues du GFEN (Groupe Français d’Éducation Nouvelle) et du laboratoire EReD de l’Université de Genève.
Passionnée comme au premier jour par les rencontres, les voyages, les échanges interculturels, je suis toujours très émue par les petits moments vécus et partagés ensemble dans la classe de FLE, cette classe qui rassemble des personnes de cultures, de langues, de religions… différentes mais toutes ayant le désir de la langue française. C’est cela le côté magique de mon métier ! Car au-delà de l’enseignement et de l’apprentissage du français, c’est à chaque fois d’abord une rencontre, puis une histoire commune à écrire, une histoire riche, passionnante, parfois décourageante, souvent déstabilisante, qui n’est jamais gagnée d’avance et qui, depuis mes débuts, m’apparaît comme une aventure humaine particulièrement stimulante !
Valérie, ILCF Lyon
Être professeur de FLE et particulièrement avec les cours en ligne permet de nouer des relations. C’est ainsi que j’ai pu développer une amitié avec une étudiante qui est devenue quelqu’un qui m’est cher aujourd’hui et qui habite dans le Michigan.
Dominique, Alliance Française Rouen-Normandie
Le langage corporel fait de la classe une vraie scène de théâtre.
C'est à l'issue de mes voyages dans le monde et l'envie de découvrir d'autres cultures que je suis devenue formatrice FLE. Être formateur de FLE est un défi, nous nous donnons toujours comme objectif de rester dans un bain linguistique purement français pour une meilleure intégration de notre public. Ne jamais utiliser un seul mot anglais, arabe ou chinois, aucune occurrence.
On développe des compétences communicatives exceptionnelles car lorsqu'on enseigne à des débutants, le défi est encore plus grand. L'utilisation d'images et de photos, de personnalités célèbres pour distinguer le masculin du féminin et expliquer les nationalités : Barack Obama est américain, Michelle Obama est américaine. Les doublets lexicaux : chaud est différent de froid et l'apprenant s'il a compris l'un des deux comprend l'autre. Sans parler de tout le non verbal, le langage corporel qui fait de la classe une vraie scène de théâtre. C'est pour toutes ces raisons qu'enseigner est un véritable défi passionnant que nous relevons.
Un petit souvenir amusant : un jour, un apprenant m'a demandé qu'est-ce que c'est un agneau ? L'un des réflexes qui me venait en tête pour lui faire comprendre, c'était de pousser des bêlements en classe (bêh, bêh, bêh). Tous les apprenants ont ri. Chose est sûre, c'est que tout le monde a compris ce que cela voulait dire. En revanche, il n'est pas nécessaire de mimer chacun des mots que l'on prononce en langue étrangère, cela chargerait inutilement le discours et serait contre-productif. Il s'agit surtout d'illustrer les mots-clés, à partir desquels les apprenants pourront reconstituer le sens global de leurs énoncés. (Nessrine)
Voici une expérience qui m'a marquée en quelques années d'expérience de formatrice FLE et FLI. Je suis actuellement formatrice FLI dans le cadre de l'OFII. Étant donné que je travaille dans une grande structure, présente dans une grande partie de la France, j'ai eu l'idée de mettre en relation certains de nos centres, par le biais d'une correspondance. Celle-ci alterne classes virtuelles, échanges de mails et échanges de cartes en version papier. Les stagiaires de deux groupes de deux centres différents ont ainsi correspondu pendant un trimestre environ. Ils ont vraiment apprécié ces moments d'échange, surtout au moment des classes virtuelles. (Céline)
J’avais un groupe de huit apprenants de niveau A2 depuis quelques semaines lorsque le deuxième confinement a été annoncé. N’ayant pas travaillé lors du premier, je n’avais aucune expérience en cours collectif à distance. J’étais bien évidemment stressée d’un point de vue pédagogique mais surtout très inquiète pour mon groupe récemment arrivé en France. Comment maintenir leur motivation ? Comment les garder impliqués et enthousiastes quinze heures par semaine par écrans interposés ? Allaient-ils perdre tout intérêt et abandonner le français ?
À ma grande surprise, c’est exactement l’inverse qui s’est produit. Ils n’ont jamais manqué une seule classe, étaient à l’heure tous les matins, participaient activement à toutes les activités que je leur proposais, sans jamais se plaindre et toujours avec le sourire. J’ai alors réalisé que notre cours était devenu pour eux – et pour moi – un espace de joie et de partage, permettant à chacun de s’aérer, de s’exprimer et d’oublier la crise pendant quelques instants.
Leurs progrès en français ont été considérables et lorsque l’école a pu rouvrir ses portes, c’est dans une ambiance familiale et pleine de reconnaissance qu’ils ont poursuivi leur apprentissage. Tous ont atteint leurs objectifs et je les en félicite.
J’ai tellement de bons souvenirs qu’il me serait difficile de n’en retenir qu’un.
Il y a quelque temps, je suis tombé sur un sondage qui expliquait qu’une grande quantité de Français n’étaient pas heureux au travail. J’ai alors réalisé combien j’étais une personne chanceuse à la fois de pouvoir exercer une profession qui me plaisait et d’être entouré par une équipe de collègues passionnés.
J’ai tellement de bons souvenirs qu’il me serait difficile de n’en retenir qu’un. Je peux dire que je suis particulièrement touché lorsque d’anciens élèves m’envoient un courriel pour me remercier, pour dire qu’ils ont passé un bon moment dans la classe ou qu’ils ont réussi leur examen. Comme beaucoup de profs je pense, j’ai besoin de cette reconnaissance !