L'Alliance Française de Rouen-Normandie
Découvrez dans cette vidéo les impressions et motivations des étudiants de l'Alliance Française de Rouen-Normandie.
Quelles sont les singularités de l’université de RECIFE ?
RECIFE est une association de loi 1901 qui intervient dans le champ de l’insertion pour les publics en difficulté et présentant des freins, linguistiques, sociaux, ou autre.
Nos principaux axes d’intervention sont :
Nous sommes situés dans un Quartier prioritaire de la Politique de la Ville du Havre. Nous accueillons tout au long de l’année des personnes avec ou sans prescription et qui désirent ou qui ont besoin d’améliorer leurs compétences en français. Ces publics relèvent tant de l’alphabétisation que du FLE et/ou du FOS.
Sur le territoire havrais, RECIFE est la seule association labellisée Qualité FLE et qui propose également les examens TCF et DELF/DALF. Ce positionnement nous permet d’accueillir un public plus large (professionnels, salariés, etc.).
Pour répondre aux différents cahiers des charges de nos partenaires institutionnels ou financiers, nous nous fondons sur les recommandations du CECRL et nos intervenants ont tous une qualification reconnue dans le domaine du FLE.
Pourriez-vous nous décrire plus spécifiquement les publics accueillis dans votre centre et votre offre de cours de FLE ?
Nous accueillons des publics très variés, tant en âge, sexe, origine, niveaux et objectifs. Une partie de notre public nous est orienté par l’OFII, ce sont des primo-arrivants, débutants en français, voire pour certains non scolarisés dans leur pays d’origine. Ces publics sont en France pour les raisons suivantes : regroupement familial, bénéficiaires de la protection subsidiaire, réfugiés ou salariés.
À la suite de ces formations (obligatoires pour ces personnes), d’autres prescripteurs, comme le Pôle Emploi et la Région proposent des formations à visée linguistique, sociale et surtout professionnelle, pour permettre aux personnes d’origine étrangère de progresser, dans le but de s’insérer dans la société et dans la vie professionnelle. Ces formations suivent les préconisations de CECRL, du A1 jusqu’au C2.
Nous recevons aussi des salariés, envoyés par leur employeur ou utilisant leur CPF, pour, soit des remises à niveau générales en français, soit la préparation d’un examen, nécessaire par exemple à leur parcours professionnel.
Nous recevons aussi toute personne d’origine étrangère, ayant besoin d’évaluer ses connaissances en français ou de faire reconnaître son niveau pour des raisons variées : entrée à l’université ou sur un qualifiant, demande de carte de résident ou de naturalisation notamment. Nous sommes en effet agréés centre d’examen TCF et centre d’examen DELF/DALF.
Combien d’apprenants étrangers recevez-vous chaque année au sein de votre centre ? Combien d’entre eux suivent des cours de FLE ?
Au total, en 2019, nous avons reçu environ 800 personnes d’origine étrangère, sur un total de 1100 personnes. 446 personnes ont suivi des cours de français, débutant, intermédiaire ou avancé. Nous avons également accueillis 306 personnes pour une certification TCF ou un examen DELF/DALF.
RECIFE a été labellisé pour 4 ans en octobre 2017. Qu’est-ce que qui vous a motivé à entrer dans cette démarche ?
Nous étions le seul centre d’examen TCF de l’agglomération havraise. Dans une démarche d’amélioration et d’ouverture de nos services, nous avons décidé de nous engager dans le processus d’habilitation FLE et de demande d’agrément centre d’examen DELF/DALF.
Les demandes de nos publics ont beaucoup évolué ces dernières années et le besoin, dans la ville d’un centre d’examen DELF/DALF nous apparaissait nécessaire.
Cette démarche était aussi motivée par le désir d’habiliter toute l’équipe, dans une logique de professionnalisation des salariés : habilitations examinateurs TCF et correcteur/examinateurs DELF/DALF.
Nous souhaitions entrer dans une dynamique d’amélioration en continu de notre équipe, de la reconnaissance des compétences de chacun et de notre offre de cours et d’examens.
Le conseil d’administration de France compétences du 19 décembre 2019 a reconnu 7 instances de labellisation dont la labellisation Qualité FLE. Ces instances pourront délivrer la marque de certification Qualiopi au titre de leur propre démarche qualité. Que pensez-vous de cette avancée ? Lors d’un prochain audit, souhaitez-vous obtenir Qualiopi ?
Notre engagement pour l’obtention du label Qualité FLE répond également à notre volonté de valider les procédures pédagogiques et administratives liées au public accueilli et aux interventions de nos professionnels.
La reconnaissance du label FLE pour la certification Qualiopi nous semble logique puisque ils partagent plusieurs critères. Dans la mesure où nous intervenons sur d’autres champs que celui du FLE, nous avons l’obligation d’obtenir cette certification Qualiopi.
Avez-vous rencontré des difficultés pour constituer votre dossier de candidature au label Qualité FLE ? Si oui, lesquelles ?
Nous avons dû retravailler certains critères de manière à les rendre pertinents pour nous.
Quels sont les principaux bénéfices en interne de cette labellisation ?
Tout d’abord, la professionnalisation des équipes et la reconnaissance de RECIFE par ses usagers et ses pairs. Une rigueur pédagogique formalisée, un cadre. Une meilleure adaptation de notre offre de services par rapport à la demande de notre public.
En quoi le label est-il un atout pour accompagner vos projets de développement ?
Par l’obtention du label, nous nous engageons dans divers projets de développement dont les principaux sont :
Quelles recommandations feriez-vous aux centres de formation qui souhaitent s’engager dans une démarche qualité et in fine, obtenir le label Qualité français langue étrangère ?
Toumi SEHIM
Directeur de RECIFE
Quelles sont les singularités de l’université de Saint-Étienne ?
L’université Jean-Monnet est une université pluridisciplinaire. Elle forme plus de 20 000 étudiants sur différentes disciplines. C’est une université à taille humaine permettant une collaboration entre les facultés et instituts. Le Centre de FLE (CILEC) est rattaché à la Direction de l’International.
Pourriez-vous nous décrire plus spécifiquement les publics accueillis au Centre de FLE (CILEC) et votre offre de cours de FLE ?
Le public accueilli au CILEC est diversifié : nous recevons majoritairement des étudiants chinois bacheliers sur nos formations diplômantes (DULCF et DUPCEA) mais nos formations sont également ouvertes à des groupes constitués ou à des individuels comme par exemple des demandeurs d’emploi, des réfugiés, des individuels résidant en France ou à l’étranger. Plus de 46 nationalités sont représentées au CILEC.
Le CILEC propose des formations courtes et des formations intensives, en journée et en soirée, diplômantes et non diplômantes. En parallèle des formations linguistiques, nombre d’activités culturelles sont proposées chaque semaine pour garantir une intégration et une immersion dans la culture française.
Des partenariats forts et des conventions sont établis avec Campus France, plusieurs universités chinoises et des tours opérateurs coréens.
En termes de mobilité, combien d’étudiants étrangers recevez-vous chaque année au sein de l’université ? Combien d’entre eux suivent des cours de FLE ?
L’université reçoit chaque année environ 300 étudiants primo-arrivants dans le cadre de la mobilité encadrée (ERASMUS et échanges bilatéraux). En 2018-2019, un peu plus de 3 000 étudiants étrangers sont inscrits à l’université Jean-Monnet.
Parmi eux, divers publics suivent des cours de FLE pendant l’année universitaire, en journée ou en soirée :
Le centre de FLE de l’université de Saint-Étienne a été labellisé pour 4 ans en octobre 2017. Qu’est-ce que qui vous a motivé à entrer dans cette démarche ?
Soucieux de délivrer un service de qualité et de faire reconnaître les compétences internes, le vice-président et le directeur de l’époque ont eu à cœur de s’engager dans cette démarche de labellisation. L’université de Saint-Étienne a depuis engagé une politique de démarche qualité dans plusieurs services, consciente de l’enjeu que représentent les détenteurs de label.
Avez-vous rencontré des difficultés pour constituer votre dossier de candidature ? Si oui, lesquelles ?
Une des difficultés rencontrées au démarrage était la crainte de ne pas obtenir le label puisqu’une dizaine d’années auparavant, la démarche n’avait pas abouti.
Il a fallu mobiliser l’équipe, déconstruire l’idée d’une démarche d’évaluation formelle type "sanction" pour entrer finalement dans une démarche qualité en vue d’une amélioration continue.
Autre difficulté : le temps nécessaire à la constitution du dossier de candidature. Il n’est pas à négliger et il n’est pas toujours aisé de mobiliser les équipes en plus de leurs activités quotidiennes. Le CILEC a pris la décision de recruter une personne pour 6 mois.
Quels sont les principaux bénéfices en interne de cette labellisation ?
Cette démarche de labellisation a clairement permis :
Le CILEC est désormais reconnu et identifié dans l’université comme le partenaire privilégié pour les formations FLE de toutes les composantes de l’université voire de ses partenaires comme par exemple l’ESADSE.
En quoi le label est-il un atout pour accompagner vos projets de développement à l’international ?
Le label est un gage de qualité, reconnu par nombre de pays. Le CILEC a renforcé son attractivité internationale. Le label a permis une valorisation accrue du CILEC via Campus France.
Quelles recommandations feriez-vous aux centres de langue des universités françaises qui souhaitent s’engager dans une démarche qualité et in fine, obtenir le label Qualité français langue étrangère ?
Il est difficile de donner des conseils mais selon l’expérience du CILEC, c’est un processus long qui requiert un travail d’équipe. Il est indispensable de commencer à travailler un an avant sur la formalisation des procédures et leur expérimentation. En effet, lors de l’audit, il faudra fournir des preuves de l’année précédente.
Il est également indispensable de s’assurer du plein soutien politique de son établissement.
Pour terminer, je tiens à souligner le fait que cette expérience a favorisé la cohésion d’équipe, permis d’interroger collectivement les pratiques individuelles et leur déploiement.
Christelle SERAFINI
Directrice du CILEC
Quelles sont les singularités de l’université de Cergy-Pontoise (UCP) ?
Une université historiquement détachée de la périphérie parisienne et implantée solidement dans le Val d’Oise – mais une université récemment rattachée à la sphère des universités parisiennes qui devient Grand Établissement (CY) avec une politique d’expansion à l’international.
Une université implantée dans un bassin économique dynamique et ouverte aux entreprises.
Une université particulièrement reconnue pour la qualité de son campus, son encadrement et la qualité de ses enseignements et de sa recherche – le classement thématique (par disciplines) du classement de Shanghai 2017 fait apparaître l’UCP parmi les 200 meilleures institutions de recherche en mathématiques dans le monde – ainsi que pour son ancrage dans le bassin économique régional.
Pourriez-vous nous décrire plus spécifiquement les publics accueillis au Centre de FLE (CFLE) et votre offre de cours de FLE ?
Offre de FLE au sein de l'UCP :
1) Pour permettre une meilleure intégration des étudiants internationaux, l’université de Cergy-Pontoise a mis en place un dispositif de cours de français au Centre de Langue Française.
Nous avons développé une offre standard de 6 h de cours de français par semaine le mercredi, le vendredi après-midi et le samedi matin. Chaque étudiant est évalué avec les tests Evalang, puis placé dans un groupe adapté à son niveau de A1 à C1/C2.
Nous accueillons aussi bien des étudiants étrangers inscrits à l'UCP (étudiants de l'IEP et de l'ESPE inclus), ainsi que d'autres étudiants étrangers hors UCP (ex. : étudiants de l'école d'Arts ENSAPC, école d'ingénieur EISTI ou ECAM EPMI, ou école de commerce ESSEC). Nous accueillons tous les étudiants étrangers de la COMUE de Cergy-Pontoise, mais aussi d'autres étudiants parisiens ou de la grande couronne qui habitent dans les environs de Cergy-Pontoise.
2) D'autre part, nous avons développé un DUFLE pour les étudiants désireux de suivre un cursus intensif sur 10 mois.
Un programme intensif de langue et culture françaises comportant :
3) En outre, il existe également un DUFLE de formation continue : proposé par le Centre de Langue Française de l’Université de Cergy-Pontoise, le Diplôme Universitaire de Français Langue Étrangère (FLE) en Formation Continue permet aux personnels des entreprises et établissements publics de suivre une formation de 6 heures hebdomadaires en langue française sur 9 mois menant aux certifications nationales. Selon le niveau atteint par l’apprenant, il sera possible de se présenter aux épreuves du DELF B1 ou B2 et du DALF C1 ou C2.
4) Depuis 2018, notre Centre de Langue est devenu un centre de passation de certifications DELF et DALF. Un partenariat avec le CIEP a été signé et nos premières certifications auront lieu en juin 2019. Nous offrons une préparation semestrielle ou annuelle (au choix) aux épreuves des DELF tout public/DALF.
En termes de mobilité, combien d’étudiants étrangers recevez-vous chaque année au sein de l’université ? Combien d’entre eux suivent des cours de FLE ?
1) Au sein de notre établissement, 331 étudiants étrangers sont venus étudier en 2018-2019.
2) Le centre de langue française accueille cette année 2018-2019 : 174 étudiants au S1 et 143 étudiants au S2.
La majorité des étudiants viennent des composantes de Sciences et techniques, LEI, Droit, économie et Gestion.
La part des ERASMUS au CLF : 33 étudiants au S1 et 18 au S2.
Le Centre de FLE de l’université de Cergy-Pontoise a été labellisé pour 4 ans en mai dernier. Qu’est-ce que qui vous a motivé à entrer dans cette démarche ?
La politique d’expansion à l’international, le projet de Grand Établissement (voir supra).
Avez-vous rencontré des difficultés pour constituer votre dossier de candidature ? Si oui, lesquelles ?
Aucune et ce, surtout grâce à la journée de présentation au CIEP et l’aide considérable et précise apportée par les responsables du programme en amont.
Quels sont les principaux bénéfices en interne de cette labellisation ?
Une équipe pédagogique plus solidaire. Une coordination des enseignements accrue. Une meilleure visibilité du CLF dans les composantes et membres de la COMUE.
En quoi le label est-il un atout pour accompagner vos projets de développement à l’international ?
Il s’agit d’un label qui garantit la qualité des enseignements du CLF et la bonne gestion du centre ; de ce fait, c’est un outil essentiel de communication pour promouvoir l’université à l’international.
Quelles recommandations feriez-vous aux centres de langue des universités françaises qui souhaitent s’engager dans une démarche qualité et in fine, obtenir le label Qualité français langue étrangère ?
Conseil : préparer le dossier de candidature au label en impliquant l’ensemble de l’équipe pédagogique mais également les divers services de l’université qui peuvent être concernés. Le travail d’équipe crée une dynamique essentielle pour l’obtention du label.
Elsa CARON
Directrice du Centre de langue française (CLF) de l'Université de Cergy-Pontoise
Découvrez dans cette vidéo les impressions et motivations des étudiants de l'Alliance Française de Rouen-Normandie.
Le centre French in Normandy est situé au cœur du chic quartier Jardin des Plantes sur la rive gauche à Rouen, la très belle capitale historique de la Normandie. Nazli, qui étudie à Istanbul, revient ici sur les quelques semaines qu'elle vient de passer à Rouen.
Jean-François Balaudé est président de l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense au sein de laquelle le centre de langue FETE est labellisé.
Quelles sont les singularités de l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense ?
Jean-François Balaudé : L’université Paris Ouest est l’une des principales universités françaises en sciences humaines et sociales (SHS), et la seule en Ile-de-France à réunir la totalité des SHS. Elle forme 34 000 étudiants (ce qui en fait la deuxième université francilienne en nombre d’inscrits), dont 16,4 % de nationalité étrangère (c’est davantage que la moyenne nationale des universités). Ces étudiants sont accueillis sur un vrai campus vert d’une superficie de 32 hectares, situé à deux pas de La Défense et permettant une vie culturelle, associative et sportive très riche. Paris Ouest est reconnue aussi pour sa tradition d’innovation pédagogique et de création de nouvelles filières, adossées à une recherche internationalement reconnue. Nous sommes également pionniers dans la réflexion sur la responsabilité sociale des universités (RSU). J’ajouterai enfin que nous sommes, avec Paris 8 et le CNRS, un des trois membres fondateurs de la COMUE Paris Lumières, qui compte – c’est son originalité – de prestigieux associés dans le domaine de la culture et du patrimoine, comme la Bibliothèque nationale de France, le centre Georges-Pompidou, le musée du Quai Branly, le musée de l’Histoire de l’immigration ou les Archives nationales, pour n’en citer que quelques-uns.
Quelles sont les grands axes de votre coopération internationale ?
Le développement des échanges d'étudiants et d’enseignants-chercheurs est une des priorités de la politique internationale de l'université. Le service des relations internationales et des étudiants étrangers a ainsi pour mission de gérer, de suivre et de coordonner l'ensemble des activités internationales de l’université. Cela comprend, en particulier, le suivi de nos partenariats : nous avons 639 universités étrangères partenaires dans 66 pays, ce qui représente plus de 600 accords en Europe (ERASMUS) et 400 accords hors Europe. Avec les UFR, nous travaillons également depuis longtemps dans la perspective des doubles diplomations. On peut citer à cet égard la filière "droit français – droits étrangers", les cursus intégrés franco-allemands en économie et gestion ou LEA que nous développons dans le cadre de l’université franco-allemande (UFA), ou encore la création de l’Institut sino-français à Harbin. Nous avons aussi de nombreux programmes de coopération internationale, au niveau scientifique. Dans les années qui viennent, nous entendons renforcer la mobilité internationale au niveau du doctorat.
En termes de mobilité, combien d’étudiants étrangers recevez-vous ? Dans quelles disciplines ?
Près de 4 000 étudiants, en provenance de tous les continents, sont accueillis chaque année à Paris Ouest. Ils participent à un programme d'échange interuniversitaire, ou bien ont choisi, individuellement, de venir y étudier. Ils sont accueillis dans l’ensemble des disciplines de l’université, relevant des quatre domaines ALL, SHS, DEG et STS, et ils bénéficient des cours de langue et civilisation françaises de notre centre FETE (français pour étudiants étrangers). Le centre FETE de l’université Paris Ouest Nanterre La Défense a été labellisé pour 4 ans en décembre dernier.
Qu’est-ce que qui a motivé votre université à entrer dans cette démarche ?
Dès mon élection à la présidence de l’université, en avril 2012, j’ai souhaité engager l’université Paris Ouest Nanterre La Défense dans une politique "qualité" ambitieuse, dans tous les domaines, convaincu que les labels sont, non pas une fin en soi, mais le moyen, pour des communautés exigeantes et soucieuses de délivrer un service de haut niveau, de faire reconnaître leur savoir-faire et la constance de leur investissement dans leurs missions. Si cette inscription dans une démarche qualité était nouvelle pour une partie de la communauté universitaire, la situation était toute différente avec le centre FETE : dès 2012, le FETE était prêt, à ce stade de son développement, à s’engager dans la démarche de labellisation auprès du CIEP, et il n’avait besoin que d’un appui résolu de l’université pour l’accompagner dans sa démarche d’obtention du label Qualité français langue étrangère. En tant que président, j’ai apporté tout le soutien nécessaire à la démarche préparatoire à l’audit, parce que la labellisation constitue un vrai enjeu pour les universités. Contrairement à d’autres détenteurs du label, nous nous inscrivons en effet dans une double perspective de service public et de formation adossée à la recherche. À Nanterre, le FETE est une composante de l’UFR PHILLIA ; ses enseignants sont intégrés dans une collectivité d’enseignants-chercheurs de plusieurs disciplines, ce qui leur permet de délivrer une formation globale en langue, littérature et civilisation françaises, avec la valeur ajoutée indéniable que constitue l’adossement à la recherche ; cette recherche, ce sont, en particulier, les manifestations scientifiques et pédagogiques que le FETE organise ou auxquelles il participe. C’est ce qui, je crois, confère une valeur particulière à la candidature des universités à une labellisation FLE : la candidature d’un établissement de service public articulant formation et recherche de haut niveau.
Quels sont les principaux bénéfices en interne de cette labellisation ?
Je vois un double bénéfice, en interne, à la labellisation. Le premier est que le label renforce l’attractivité des formations assurées par le FETE, que ce soit les cours de français dispensés aux étudiants d’échanges ou les diplômes d’université. Le label permet aussi d’envisager une extension de l’offre en direction de publics divers, dans la logique des cours de français sur objectifs spécifiques (FOS). Le second bénéfice, en interne, est la mise en cohérence de notre offre de français pour étudiants étrangers. En vue de l’audit, j’ai entamé ce vaste travail de mise en cohérence et de coordination, de façon à ce que le FETE ait le monopole de ces cours, de la licence au doctorat en passant par les salariés. Auparavant, le service de la formation continue ou les écoles doctorales mettaient en place une offre propre ; désormais, toute l’offre est coordonnée par le FETE. Le résultat est que le FETE est maintenant identifié comme un partenaire à part entière, par nos équipes pédagogiques, pour monter des projets ambitieux, en France ou à l’international.
En quoi le label est-il un atout pour accompagner vos projets de développement à l’international ?
Un exemple, à mon sens, illustre bien l’atout du label. Depuis plusieurs années, nous travaillons avec nos partenaires chinois de l’université du Heilongjiang pour implanter à Harbin, dans le cadre d’un institut sino-français, la licence d’économie et gestion de Paris Ouest. Le principe est simple : pendant un an, des étudiants de Harbin étudient de manière intensive le français, parallèlement à leur première année d’études en finance. Puis, pendant trois ans, ils vont bénéficier sur place d’enseignements dispensés en français par des enseignants-chercheurs de Paris Ouest. Le cursus comprend également de nombreux cours de langue et civilisation françaises, dont la coordination sera assurée par le FETE. Quand nous avons reçu la délégation chinoise pour signer l’accord de coopération, la labellisation du FETE a été accueillie avec enthousiasme par nos partenaires : c’était, pour eux, un argument supplémentaire pour attirer dans le programme les meilleurs candidats chinois.
Quelles recommandations feriez-vous aux centres de langue des universités françaises qui souhaitent s’engager dans une démarche qualité et in fine, obtenir le label Qualité français langue étrangère ?
Il est difficile, pour un "jeune labellisé" de donner des conseils aux autres, et d’autant plus, dans le cas de Nanterre, que le FETE avait tendu à s’engager de lui-même dans cette démarche qualité depuis plusieurs années. Disons néanmoins que la démarche d’amélioration continue préalable à l’audit nécessite sans aucun doute un soutien sans faille de la présidence de l’université, car le travail à mener pour répondre aux critères de l’audit demande énormément d’investissement et de rigueur, qui plus est dans la durée, aux collègues enseignants et administratifs. On ne s’engage pas dans une telle démarche sans être assuré du plein soutien de la présidence et des services centraux. La seconde recommandation, me semble-t-il, est de favoriser, au sein de l’établissement, la convergence des actions à destination des étudiants étrangers : le centre qui se prépare à l’audit doit être reconnu, par toutes les composantes de l’université, comme un acteur à part entière de la stratégie de l’établissement, et donc comme un partenaire. Il faut créer les conditions de cette collaboration en interne, afin de faire émerger de beaux projets. Pour le reste, je pense qu’on ne peut que conseiller aux centres universitaires qui visent la labellisation d’échanger avec les centres universitaires labellisés. Les collègues se connaissent, bien souvent, et ils évoluent dans des environnements assez comparables. Il faut toujours s’inspirer des réussites de ses prédécesseurs !
Au cœur de Montpellier, sur la célèbre place de la Comédie, l’école dispose d'équipements modernes et assure un suivi personnalisé. Voici le témoignage d'Henri, un étudiant chinois.
Le Collège international de Cannes a été créé en 1931 par Paul Valéry. Témoignage d'un étudiant mexicain sur les traces de son père…
Françoise Barthélemy est présidente de la commission interministérielle de labellisation (CIL). Conseillère scientifique pour les formations, elle représente Simone Bonnafous, directrice générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle au ministère de l'Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Comment envisagez-vous la présidence de la CIL ?
Présider la commission interministérielle de labellisation, c’est, me semble-t-il, être à l’écoute des observations formulées par les experts chargés d’examiner les demandes de labellisation des centres de français langue étrangère et contribuer ainsi, à travers les exigences de ce label, à l’amélioration des conditions d’apprentissage du FLE, quels qu’en soient les objectifs. Il s’agit de soutenir la reconnaissance et de renforcer la communication autour d’un label, garantie de qualité pour les usagers. Les actions de promotion organisées par le CIEP contribuent aussi au partage des "bonnes pratiques" entre les représentants des centres, notamment lors de séminaires comme celui organisé le 17 mars 2014.
La France est aujourd’hui la troisième destination mondiale des étudiants étrangers. Quel rôle le label peut-il jouer pour soutenir la politique d’attractivité de la France ?
À travers la labellisation, c’est une véritable garantie de la qualité du service offert qui est proposée aux étudiants étrangers désireux d’améliorer leur pratique du français langue étrangère et du français sur objectifs universitaires. Permettre d’identifier à travers un label les centres engagés dans cette démarche qualité, c’est renforcer les dispositifs d’un accueil efficace de ces étudiants. C’est leur assurer des conditions d’apprentissage conformes à leurs attentes. Enfin, dans le cadre de la loi de juillet 2012 permettant l’organisation de cursus en langue étrangère incluant une formation en français pour les étudiants non francophones, un tel dispositif vient renforcer l’attractivité des cursus concernés.
"La labellisation, c’est une véritable garantie de la qualité du service offert qui est proposée aux étudiants étrangers désireux d’améliorer leur pratique du français langue étrangère et du français sur objectifs universitaires."
Comment assurer une meilleure promotion et communication du label au sein de l’enseignement supérieur en France ?
Les centres universitaires d’enseignement du FLE (ou FOS ou FOU) ont eux aussi intérêt à s’inscrire dans la démarche de labellisation. Par la garantie donnée, cela représente un "plus" dans le recrutement d’étudiants étrangers pour des cursus spécifiques, délivrés en français ou en langue étrangère. Des rencontres directes avec des responsables de centres universitaires de FLE, avec les représentants de l’ADCUEFE, qui regroupe un nombre important de directeurs de ces centres, une communication ciblée auprès de la CPU seraient sans doute aussi une bonne façon de faire connaître et reconnaître le label. Au niveau des ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche d’une part et des Affaires étrangères et du Développement international de l’autre, les responsables de la coopération internationale doivent eux aussi être sensibilisés à la démarche qualité impliquée par le label.
Rachelle et Stefan témoignent de leur expérience à Paris.