
Être professeur de FLE et particulièrement avec les cours en ligne permet de nouer des relations. C’est ainsi que j’ai pu développer une amitié avec une étudiante qui est devenue quelqu’un qui m’est cher aujourd’hui et qui habite dans le Michigan.
Dominique, Alliance Française Rouen-Normandie
Le langage corporel fait de la classe une vraie scène de théâtre.
C'est à l'issue de mes voyages dans le monde et l'envie de découvrir d'autres cultures que je suis devenue formatrice FLE. Être formateur de FLE est un défi, nous nous donnons toujours comme objectif de rester dans un bain linguistique purement français pour une meilleure intégration de notre public. Ne jamais utiliser un seul mot anglais, arabe ou chinois, aucune occurrence.
On développe des compétences communicatives exceptionnelles car lorsqu'on enseigne à des débutants, le défi est encore plus grand. L'utilisation d'images et de photos, de personnalités célèbres pour distinguer le masculin du féminin et expliquer les nationalités : Barack Obama est américain, Michelle Obama est américaine. Les doublets lexicaux : chaud est différent de froid et l'apprenant s'il a compris l'un des deux comprend l'autre. Sans parler de tout le non verbal, le langage corporel qui fait de la classe une vraie scène de théâtre. C'est pour toutes ces raisons qu'enseigner est un véritable défi passionnant que nous relevons.
Un petit souvenir amusant : un jour, un apprenant m'a demandé qu'est-ce que c'est un agneau ? L'un des réflexes qui me venait en tête pour lui faire comprendre, c'était de pousser des bêlements en classe (bêh, bêh, bêh). Tous les apprenants ont ri. Chose est sûre, c'est que tout le monde a compris ce que cela voulait dire. En revanche, il n'est pas nécessaire de mimer chacun des mots que l'on prononce en langue étrangère, cela chargerait inutilement le discours et serait contre-productif. Il s'agit surtout d'illustrer les mots-clés, à partir desquels les apprenants pourront reconstituer le sens global de leurs énoncés. (Nessrine)
Voici une expérience qui m'a marquée en quelques années d'expérience de formatrice FLE et FLI. Je suis actuellement formatrice FLI dans le cadre de l'OFII. Étant donné que je travaille dans une grande structure, présente dans une grande partie de la France, j'ai eu l'idée de mettre en relation certains de nos centres, par le biais d'une correspondance. Celle-ci alterne classes virtuelles, échanges de mails et échanges de cartes en version papier. Les stagiaires de deux groupes de deux centres différents ont ainsi correspondu pendant un trimestre environ. Ils ont vraiment apprécié ces moments d'échange, surtout au moment des classes virtuelles. (Céline)
J’avais un groupe de huit apprenants de niveau A2 depuis quelques semaines lorsque le deuxième confinement a été annoncé. N’ayant pas travaillé lors du premier, je n’avais aucune expérience en cours collectif à distance. J’étais bien évidemment stressée d’un point de vue pédagogique mais surtout très inquiète pour mon groupe récemment arrivé en France. Comment maintenir leur motivation ? Comment les garder impliqués et enthousiastes quinze heures par semaine par écrans interposés ? Allaient-ils perdre tout intérêt et abandonner le français ?
À ma grande surprise, c’est exactement l’inverse qui s’est produit. Ils n’ont jamais manqué une seule classe, étaient à l’heure tous les matins, participaient activement à toutes les activités que je leur proposais, sans jamais se plaindre et toujours avec le sourire. J’ai alors réalisé que notre cours était devenu pour eux – et pour moi – un espace de joie et de partage, permettant à chacun de s’aérer, de s’exprimer et d’oublier la crise pendant quelques instants.
Leurs progrès en français ont été considérables et lorsque l’école a pu rouvrir ses portes, c’est dans une ambiance familiale et pleine de reconnaissance qu’ils ont poursuivi leur apprentissage. Tous ont atteint leurs objectifs et je les en félicite.
J’ai tellement de bons souvenirs qu’il me serait difficile de n’en retenir qu’un.
Il y a quelque temps, je suis tombé sur un sondage qui expliquait qu’une grande quantité de Français n’étaient pas heureux au travail. J’ai alors réalisé combien j’étais une personne chanceuse à la fois de pouvoir exercer une profession qui me plaisait et d’être entouré par une équipe de collègues passionnés.
J’ai tellement de bons souvenirs qu’il me serait difficile de n’en retenir qu’un. Je peux dire que je suis particulièrement touché lorsque d’anciens élèves m’envoient un courriel pour me remercier, pour dire qu’ils ont passé un bon moment dans la classe ou qu’ils ont réussi leur examen. Comme beaucoup de profs je pense, j’ai besoin de cette reconnaissance !
Grâce à leur volonté, mes étudiants ont surmonté leurs difficultés.
Enseignant avec des étudiants étrangers, j'ai le plaisir à chaque rentrée de découvrir le groupe avec lequel je vais travailler pendant plusieurs mois. Souvent venus de pays lointains, ayant des histoires très variées et fraîchement débarqués en France, ils ont à cœur de progresser en français et de découvrir notre culture.
Un de mes meilleurs souvenirs est lié à un travail en groupe portant sur des documents authentiques se rattachant à des démarches administratives. C'était une joie pour moi de les voir discuter entre eux, partager leurs expériences d'arrivée en France et les difficultés qu'ils avaient surmontées, se conseillant les uns les autres afin de répondre convenablement à la problématique travaillée. Au travers de ces discussions, j'ai pu observer combien leurs difficultés avaient été une source de stress mais finalement s'étaient transformées en bonheur grâce à leur volonté et à leurs progrès en langue.
Cette expérience est pour moi à l'image de ce qu'est le cours de FLE : assister à l'évolution constante des apprenants, ce qui se manifeste notamment par une pratique concrète dans la vie de tous les jours.
Un de mes meilleurs souvenirs est le jour où tous les garçons sont arrivés en classe une rose à la main pour célébrer le 8 mars ! Un autre souvenir extraordinaire date du lendemain des attentats des tours jumelles. Étudiants américains et afghans ont chanté à l'unisson Manhattan-Kaboul de Renaud et Axelle Red.
En trois années d’expérience en tant que professeure de FLE, j’ai d’incalculables souvenirs. Si je devais n’en choisir qu'un, cela serait la fois où, après un campus d’été, l’une de mes stagiaires est venue me remercier personnellement. Dans la conversation, elle m’a demandé où j’avais enseigné auparavant. Je lui ai répondu que c’était ma première année d’enseignement. Elle m’a souri et m’a dit qu’elle pensait que j’enseignais depuis plus de trois ans. Elle m’a demandé de continuer à faire du bon travail. Cela m'a beaucoup touchée et m'a confirmé que j'avais bien choisi ma voie professionnelle.
"Nous avons tous les mêmes valeurs : le respect, la bienveillance, l'envie d'apprendre et d'être ensemble."
Un de mes meilleurs souvenirs en tant que formatrice FLE remonte à juin 2021. Chacun a préparé une spécialité culinaire de son pays d'origine. Nous avons partagé un repas tous ensemble après le cours de français. Ce fût un moment rempli de joie, de rire et de partage ! De belles amitiés sont nées au sein de ce groupe. J'ai moi-même gardé contact avec certains. Nous étions tous de nationalités différentes : Syrie, Chine, Angola, Sénégal, Maroc, Algérie, France, Espagne, Bulgarie, Érythrée, Soudan… Mais nous avons tous véhiculé les mêmes valeurs : le respect, la bienveillance, l'envie d'apprendre et d'être ensemble.
Nous sommes dans une perpétuelle créativité pédagogique, c'est stimulant de s'adapter aux nouveaux besoins, aux nouvelles envies, de coller à l'actualité quand on enseigne une langue.
Jusqu'à aujourd'hui, en présentiel ou en ligne, j'ai fait des centaines de rencontres intéressantes parmi mes étudiants. J'ai de multiples bons souvenirs mais j'ai un groupe pour lequel je garde un attachement particulier. Il me semble que c'était en octobre 2014. C'était un groupe de niveau avancé, B2 voire C1, 14 étudiants venus des 4 coins du monde : Brésiliens, Italiens, Colombiens, Allemands, Japonais, Américains, Espagnols… C'est la première fois que je ressentais une telle émulation dans une classe, j'étais le prof mais ils me portaient aussi, c'était un échange permanent lors des activités de classe, des suggestions de sorties que je pouvais leur faire, des films français à regarder ensemble après les cours, il y avait toujours, de la part des uns et des autres, une curiosité et une écoute. Les étudiants s'entraidaient pendant le cours, avaient recours à la médiation entre eux, ça a été une expérience très nourrissante.
Je pense que l'une des clés importantes, c'est le plaisir ; il faut enseigner les objectifs définis pour le niveau mais à travers des supports, des activités que vous allez avoir plaisir à transmettre à votre groupe, et votre groupe va apprendre dans le plaisir de chercher, de trouver, de comprendre, de pratiquer, de proposer.
L’échange, le partage, l’apprentissage, tous ces mots reviennent à la bouche des enseignants.
Pourquoi devenir professeur de français langue étrangère ? Une question qui me revient par coups de blues au travail. Mais il suffit que je fasse un cours pour y répondre.
Ma première expérience dans l’enseignement remonte lorsque j’avais 18 ans, aux États-Unis, en tant qu’étudiante d’échange en Senior Year (terminale) au Wilson High School en Caroline du Sud. Une amie me conseille d’intégrer l’association des Tutors helping. J’accepte plus par envie de me faire des ami·es qu’autre chose. Arrive la première session de tutorat, une petite lumière s’illumine en moi… finalement, c’est chouette d’aider les autres !
De retour en France, j’opte plutôt pour un BTS Commerce International, puis une Licence 3 LEA… des voyages, des rencontres, des associations interculturelles, des Alliances Françaises, un master en Portugais Langue Étrangère, une tentative de doctorat en Français Langue Étrangère plus tard et l’oiseau a fait son nid petit à petit. J’enseigne désormais le Français Langue Étrangère à l’université.
L’échange, le partage, l’apprentissage, tous ces mots reviennent à la bouche (ou plutôt au clavier) des enseignants. Et puis les voyages, la découverte de personnes, les riches échanges qui en résultent… Ces petites choses de notre quotidien professionnel grâce auxquelles je me sens bien, qui me font vivre.